A corps et à cœur
ouvert...
Introduction :
Sortons
de la honte qui nous ronge, et osons dire les choses comme elles
sont. Arrêtons d'avoir peur et de nous renfermer sur nous-même. Osons
expliquer notre souffrance pour espérer être mieux comprises et
accompagnées. Rassemblons-nous et témoignons pour faire connaître
cette maladie que tout le monde croit bénigne alors qu'ils sont loin
du compte. Avec un peu de chance les femmes n'attendront plus 10 ans
avant d'avoir leur diagnostic. Ainsi, des states IV pourront
peut-être, être évités.
J'ai
décidé de le faire, oui, je vais le faire, je vais me mettre à nue
et vous expliquer comment j'ai vécu mon Endo, et comment je continue
à la vivre. Je sais que des membres de ma famille et des amis liront
cet article et que ça risque d'être assez gênant, mais au bout
d'un moment, il faut arrêter les tabous et libérer la parole. Car
c'est trop grave, trop important. J'ai lu beaucoup trop d'articles et
de témoignages trop sages rempli de pudeur, qui résumaient juste
les symptômes grossièrement sans aborder les impacts derrière,
hormis sur le désir de grossesse. Personnellement, j'ai pris le
parti de partager les choses comme elles sont dans la vraie vie.
Quitte à ce que ce soit cru et dérangeant, voir vulgaire. Car oui,
je n'ai pas un langage toujours très conventionnel. J'en ai marre de
lire partout que l'Endo se résume seulement à des problèmes
d'infertilité et à des douleurs de règles. Alors que par chance
l'impossibilité de concevoir, ainsi que les grandes difficultés à
avoir un enfant touche 30 à 40 % des femmes souffrant
d'endométriose et pas plus (je le répète, HEUREUSEMENT). C'est la raison pour laquelle il faudrait que le
diagnostic tombe le plus tôt possible, pour pouvoir intervenir avant
qu'il ne soit trop tard et avant qu'elle touche nos organes vitaux.
Ces articles ou témoignages traumatisent les femmes qui se
renseignent sur la maladie. Après je ne dis pas que c'est mal, au
contraire, au moins ils ont le mérite d'exister et de donner des
informations. C'est juste que je les trouve souvent assez maladroits
et fatalistes. Comme si tout espoir était perdu d'avance. Bref,
allons-y !
Mon Endo profonde
- Les règles douloureuses :
A
l'adolescence, dès mes premières règles (14ans) :
Une
souffrance telle que vous êtes pliée en deux, ou en position
fœtale, le souffle coupé. Vous vous accrochez parfois aux poignées
de portes sur votre trajectoire des toilettes, tellement la crampe
vous foudroie sur place. Les mûrs dans ces moments là sont vos
meilleurs amis pour vous éviter de tomber. Vous avez la sensation de
coups de poignards dans le bas de votre ventre, ou la sensation qu'on vous écartèle de l'intérieur. Vous avez 10 secondes de répit où vous reprenez votre respiration, puis une autre slave vous traverse. Et ainsi de suite. Ça irradie dans toute votre moitié basse du
dos, ça descend jusque dans vos jambes. On a toutes ce réflexe de poser nos mains dessus,
espérant que par miracle, ça pourrait aider à estomper. Vos
muscles sont comme du coton. Vous avez du mal à vous mouvoir. Vous
êtes littéralement une baleine échouée. Quand vous devez vous
lever, vous boitez. En gros, vous vous transformez en zombie
ambulant. Chaque inspiration est difficile en pleine crise. Aucune
position n'est confortable ou ne vous soulage. Vous ressentez des
douleurs indescriptibles. J'avais l'impression d'avoir un alien dans
mon ventre qui s'amusait à m'écraser les entrailles ou à me broyer
de l'intérieur. Certaines femmes qui ont eu des enfants et qui sont
atteinte d'endométriose comparent ça à de vraies contractions
d'accouchement. Vous voyez ces femmes qui hurlent à chaque
contraction, tellement la douleur est insoutenable ? Nous, c'est
ça que nous vivons approximativement, suivant les cas. Mais la
société et les convenances font que nous n'avons pas le droit de
crier notre douleur. Nous n'avons pas le droit à une péridurale non
plus. Pardon d'être vulgaire mais en résumé, on doit fermer notre
gueule, serrer les dents et attendre. On s'autorise à gémir et à
laisser couler nos larmes, mais c'est tout. Car vous comprenez bien
que si on fait trop de bruit, nous sommes forcément des simulatrices
qui cherchent à attirer l’attention et à se faire plaindre. On
apprend vite à déceler les regards noirs, les yeux qui se lèvent
vers le ciel et les bruits d'agacement. Tu n'as plus qu'une chose à
faire, te taire, encaisser et avancer.
Mais
ce n'est pas tout, sinon ce ne serait pas drôle ! En plus de
ça, il y a la surprise qui va de paire, les règles anormalement
abondantes. Une serviette classique Super + et ultra +, très
absorbante, au lieu d'en utiliser en moyenne 3 ou 4 par jour, vous
êtes dans l'obligation d'en changer toutes les heures ou toutes les
30min suivant les femmes. Vive le budget protections périodiques !
Votre plus grand cauchemar ? En manquer ! Durant ma pire
crise j'ai rempli une poubelle de salle de bain vide en une
après-midi, et encore elle débordait. Je mixais entre serviettes
les plus absorbantes et les serviettes spécial nuit. Je devais la
changer toutes les 30 min car ça commençait à déborder. Et encore
je ne me plains pas, certaines personnes se retrouvent dans le métro
dans une marre de sang à devoir être hospitalisée. J'ai réussi à
gérer la mienne dans le calme, de toute façon j'étais trop épuisée
pour paniquer. J'étais chez mon oncle et ma tante à l'occasion d'un
repas de famille, à 1h30 de route de chez moi. J'ai passé tout le
repas sans rien pouvoir trop avaler, allongée sur le canapé à
souffrir en silence. Ma mère qui me demandait régulièrement si je
tenais le coup. Et pile quand on commençait à se dire qu'il allait
falloir m'amener aux urgences, l’hémorragie s'est stoppée net.
Adieu les caillots de sang aussi gros qu'une pièce de 5 centimes
d'euros, Youhou ! Une de mes connaissances qui subissait de
fortes hémorragies devait carrément se rendre à l’hôpital pour
subir une injection pour stopper le tout. Ouf, j'ai pu éviter ça.
Bien entendu, à chaque période de règles vous vous retrouvez
anémiée et devez compenser tout ça avec des compléments
alimentaires à base de fer. Et n'oubliez surtout pas de prévoir
dans votre lit une serviette de bain bien large et épaisse pour
absorber les fuites ! Ne mettez jamais des bas de pyjama
adorables auxquels vous tenez. Toute une organisation ! Tu as
intérêt à être réglée comme une horloge, car sinon vive les
angoisses... « Heuuuu j'ai oublié mon sac de couches à la
maison haaaaannnnn ». Ah oui, et au fait, mes périodes
duraient entre 8 et 15 jours car là aussi, ce serait trop te
faciliter la vie ! Heureusement le côté fatigue chronique,
alitée, douleurs à te tirer une balle dans la tête ne duraient
« que » 3 ou 4 jours, pour les suivants, tu apprends à
vivre avec et à les supporter, tu arrives à un stade où ça va, tu
n'as plus envie de te tuer.
Et
les médicaments dans tout ça ? Il existe bien des
anti-douleurs/Inflammatoires non ? Je vous le dis tout de suite,
ne proposez-jamais à une Endo-Girl du Spasfon ou du Doliprane au
risque de vous le prendre dans la tronche (autant prendre un
placebo, le résultat sera le même). Et oui, pour celles comme
moi qui étaient prête à tout pour que les douleurs cessent, c'est
vite vu, tu te shoote aux Ponstyl, quand ceux là ne font plus effet,
tu te gaves de Nurophen 400 car il y a que ça qui arrive à atténuer
les douleurs et qui arrive à les rendre supportables. Tu te flingues
l'estomac, mais tempi, au point où tu en es.... Et mon dernier
nouveau meilleur ami qui m'aide à avoir une vie professionnelle est
l'Antadys (ps : j'avais tenté l'Ixprim mais ça me donnait
trop de vertiges, de somnolences et de douleurs à l'estomac, ainsi
que des troubles de la concentration).
Pourquoi
je parle pas mal au passé dans certains passages ? Tout
simplement parce-que ces symptômes là ont été résolus grâce à
la pilule contraceptive. Je n'ai plus du tout de règles abondantes,
je dirais même que je n'ai plus grand chose. Je tourne avec 4
serviettes basiques pour une journée de boulot par exemple pour les
3 premiers jours. Ça change royalement la vie ! Je suis sous
pilule depuis mes 15-16 ans (mon calvaire aura donc duré 1 à 2 ans), j'ai dû en essayer 4 et attendre plusieurs
années avant d'en trouver une qui ait quasiment supprimé mes
douleurs. J'ai mal uniquement durant les 3 premiers jours et
l'Antadys est largement suffisant. Grâce à la pilule, j'avoue que
j'ai pu retrouver « une vie normale ». Je n'ai plus
besoin de m'allonger (sauf cas exceptionnels, quand j'attends trop avant de prendre 1 médicament par exemple). On a beau être "contre" la pilule contraceptive à cause des risques pour la santé, au bout d'un moment, quand la douleur devient invivable, on doit faire un choix. Opter pour la solution la plus viable. Il faut donc se résigner. Je préfère accepter les effets secondaires et avoir une vie presque normale, plutôt que de souffrir le martyr chaque mois.
- La Dyspareunie :
(douleurs pendant les rapports sexuels)
J'ai estimé que cette partie était trop importante et trop longue à aborder. De ce fait, j'en ai fait un article à part entière, que vous trouverez ICI.
- L’état de Fatigue Chronique :
Ton
corps passe tellement son temps à lutter contre les lésions et les
inflammations, que tu subis des périodes d'état de fatigue
chronique. Et dans ces moments là, généralement, personne ne te
comprends. Et tu passes pour la faignante de service qui mériterait
bien un sacré « coup de pied au cul » ! (Ce
symptôme est aussi un des Symptômes de ma Myopathie).
Attention à ne pas confondre "état de fatigue simple" (ce que tout le monde vit à la fin d'une journée bien remplie) et "état de fatigue chronique". Ce n'est pas du tout la même chose. Un état de fatigue chronique, ça veut dire que vous souffrez d'une fatigue très intense, généralisée et qui peut durer plusieurs mois. Elle peut vous toucher constamment ou être variable. Par exemple, Un jour vous vous sentez en forme, le lendemain ou quelques heures après, vous êtes foudroyé par une grande faiblesse, avec envie de dormir. Cette fatigue est si intense que la moindre tâche que vous faites vous oblige à vous allonger et à rester ainsi plusieurs heures. Personnellement j'en souffre de manière très variable depuis avril 2018. Cette année là a été la plus difficile de ma vie au niveau santé. C'était si intense que j'ai cumulé les arrêts maladie. J'ai du demander un aménagement de mon temps de travail etc... Mon corps était si épuisé qu'en 1 mois j'ai cumulé une infection pulmonaire et une des voies urinaires. J'ai dû passer d'un 36h à un 20h. Je vous dis pas les difficultés financière que ça entraîne. Je ne parle même pas de l'incompréhension de nos amis qui pensaient qu'on avait juste "la flemme de venir". Sachez que c'est réellement handicapant et que non, on ne simule pas bordel ! Ce n'est pas une excuse qu'on trouve pour ne pas faire le balais hein ! Je me souviens encore de cet été 2018 où je passais ma matinée au travail et le reste de ma journée clouée au lit avec mon aide respiratoire sur la tronche. Cette année là, je suis passée de 60 % de capacité respiratoire à 40. Heureusement, à l'heure actuelle, je suis revenue à mes 60 % ouf !
La meilleure des réactions : ignorer ceux qui nous jugent sans essayer de comprendre (on est bien assez fatiguée comme ça). Et bien sûr pouvoir s'entourer des bonnes personnes, celles qui vous aiment, vous acceptent ainsi et vous soutiennent. Si vous êtes seule, pensez aux groupes de soutient :). Sinon, la recette miracle c'est de mixer entre repos total et séances de marches forcées pour réactiver l'énergie de notre corps. C'est paradoxal, mais bouger permet d'améliorer un peu les choses. Même si vous n'arrivez à marcher que 100 mètres, c'est toujours une victoire en soi !
La meilleure des réactions : ignorer ceux qui nous jugent sans essayer de comprendre (on est bien assez fatiguée comme ça). Et bien sûr pouvoir s'entourer des bonnes personnes, celles qui vous aiment, vous acceptent ainsi et vous soutiennent. Si vous êtes seule, pensez aux groupes de soutient :). Sinon, la recette miracle c'est de mixer entre repos total et séances de marches forcées pour réactiver l'énergie de notre corps. C'est paradoxal, mais bouger permet d'améliorer un peu les choses. Même si vous n'arrivez à marcher que 100 mètres, c'est toujours une victoire en soi !
- L'Endo Belly :
« Il
faut vraiment que tu fasses quelque chose pour ce bidou qui
ressort ».
« Votre
ventre est assez dur à certains endroits, vous êtes constipée ?
- Non ? - Bon, alors je vous conseille de faire un test de
grossesse mademoiselle, vous êtes peut-être enceinte, votre ventre
est assez proéminent. Vous y aviez pensé ? - Je suis sous
pilule - ah mais les accidents ça arrive - dans ces cas là, ça
doit faire 2 ans que je suis enceinte de 3 mois - je vais vous
prescrire une prise de sang pour que nous soyons sûrs – bon on ok,
si vous y tenez...».
« Ton
ventre, ce n'est pas très joli, tu devrais faire plus de sport, je
ne peux pas avec ma myopathie - tu sais la chirurgie esthétique au
pire, ça existe je suis sûr qu'avec ta myopathie tout serait pris
en charge par la sécu. Toi qui leur coûte si cher, un peu plus ou
un peu moins... »
« Dis
donc, tu en as du bide, tu devrais moins grignoter et faire plus de
sport »
« Ton
ventre est si gros par rapport au reste de ton corps, ça fait trop
bizarre, tu m'étonnes que tu galères à t'habiller ».
« Tu
devrais mettre des t-shirts moins moulants, on ne voit que ton
ventre ».
« Vous
êtes enceinte de combien ? »
« Docteur,
pourquoi mon ventre est aussi gros ? - C'est simple, à cause de
votre myopathie, vous n'avez aucune ceinture abdominale, vos muscles
n'arrivent pas à retenir quoi que ce soit, c'est juste vos boyaux
qui ressortent, seule une chirurgie réparatrice pourra remédier
à ça, mais je vous conseille vivement d'attendre vos grossesses car
tout reviendra après sinon. » Hum, charmant.
Bon
en gros, tout ça pour dire que mon ventre proéminent de femme
enceinte de 3 ou 4 mois, c'est un mélange d'Endo Belly dûe aux
inflammations importantes causées par l'endométriose, mais aussi à
cause de ma myopathie. En effet, ce dernier médecin n'avait pas tort
dans sa vulgarité. Je manque bien de ceinture abdominale. Voilà
pourquoi je dois vivre avec H24. Mes muscles n'ont pas cette force de
maintient et de rétractation.
Mon ventre a commencé à grossir à la suite de mon opération pour l’appendicite qui a tourné en péritonite (ils ont dû nettoyer l'intégralité de mes intestins au bloc opératoire, tellement tout avait explosé dans mon ventre, les pauvres ont dû juste trop galérer à tout remettre à leur place là dedans -_-). Depuis ce jour là, j'ai pris environ 1 cm de tour de bidou par an, les régimes alimentaires n'ont jamais rien donné. Ça a continué à grossir sans jamais réduire. Voilà donc le mélange bien sympathique de la Myopathie et de l'EndoBelly. En fin 2019, je faisais 93 cm de tour de ventre, avec mon 1.48m, vous voyez le tableau ? En gros une femme enceinte d'environ 4 mois.
Mon ventre a commencé à grossir à la suite de mon opération pour l’appendicite qui a tourné en péritonite (ils ont dû nettoyer l'intégralité de mes intestins au bloc opératoire, tellement tout avait explosé dans mon ventre, les pauvres ont dû juste trop galérer à tout remettre à leur place là dedans -_-). Depuis ce jour là, j'ai pris environ 1 cm de tour de bidou par an, les régimes alimentaires n'ont jamais rien donné. Ça a continué à grossir sans jamais réduire. Voilà donc le mélange bien sympathique de la Myopathie et de l'EndoBelly. En fin 2019, je faisais 93 cm de tour de ventre, avec mon 1.48m, vous voyez le tableau ? En gros une femme enceinte d'environ 4 mois.
- Les médecins qui ne sont pas formés :
J'ai
consulté 3 gynécologues dans ma vie, dont un très tôt, dès mes
premières règles, qui m'avait d'ailleurs mis sous pilule. Oui, ma
mère a été top et a sû réagir très vite pour me soulager. Cette
personne avait vraiment essayé de m'aider, de savoir ce que j'avais.
J'avais même changé de gel lavant intime ! Malheureusement,
l'échographie pelvienne n'ayant rien donné hormis un kyste, on est
rapidement passé à côté du diagnostic. Voyant qu'on ramait j'ai
donc changé pour le pire d'entre eux... Qui a osé me dire que
c'était uniquement dans ma tête, que j'étais trop stressée, que
je me crée toute seule mes douleurs, qu'il fallait que j'apprenne à
me détendre au lit. Que j'exagérais forcément les choses. « Je
ne sais pas moi, allumez une bougie et faites un peu de sophrologie
avant ». Vous me voyez dire à mon conjoint, quand nous avons
très envie l'un de l'autre « Attends 10 min chéri, j'allume
des bougies, je parfume la pièce d'huiles essentielles nuit paisible
, je prends 3 gouttes de fleurs de Bach, je fais une séance de
méditation de 10 min et je serais toute à toi, chaude comme la
braise ! » Bon en attendant, l'envie a bien le temps de se
carapater. « Bon laisse tomber, on se fait une séance apéro
NETFLIX ? » Combien de fois devrons nous expliquer aux
médecins qu'on ne tient pas toutes un planning de séances de jambes
en l'air ? Nous ne sommes pas censées programmer nos ébats
amoureux quand même merde. Et la magie de l'amour et de la
spontanéité dans tout ça ? Mais non, d'après lui, mon soucis
était obligatoirement psychologique, il fallait donc que j'aille
voir un sexologue et un psychologue. Qu'une fois que j'aurais pris la
peine d'aller les voir, tous mes soucis se résoudraient comme par
magie. Qu'il était temps d'arrêter d'exagérer les choses, que si
je continuais malgré tout à faire l'amour, c'est que ça ne devait
pas « être à ce point là ». Bon, il en avait
clairement plein les reins que je vienne le voir pour mes « problèmes
de cul », selon lui, on avait fait le tour de tous les
diagnostics possibles, que j'allais devoir prendre sur moi et vivre
avec car il ne pouvait plus rien faire pour moi. Car bon, mon vagin
est tout à fait normal, aucune malformation. Donc c'est obligé,
c'est moi le soucis. « A moins que vous ayez un vagin
hypertonique ?, j'en ai tout l'impression » Avec une
myopathie ? Mais bien sûr docteur, on y croit tous ! Le
dernier que j'ai consulté sur Carcassonne, avait eu le mérite et
l'honnêteté de me dire qu'il ne savait pas comment m'aider car
selon lui, les précédents gynécologues avaient fait leur travail.
Il m'a prescrit une pommade apaisante post-coïte. J'ai fait un
frottis, une analyse pour voir si j'avais une infection et ça s'est
arrêté là.
Vous
allez me dire, mais alors, comment tu sais que tu es atteinte
d'endométriose si aucun gynécologue n'a sû la diagnostiquer ?
C'est simple, on n'est jamais mieux servie que par soi-même !
C'est suite à une conversation avec une collègue de travail, que ça
m'a fait tilt. Je ne connaissais pas cette maladie, je n'en avais
jamais entendu parler jusqu'à ce jour. Je comptais me renseigner le
soir même en rentrant. Et vous n'allez pas me croire, j'ai vu ça
comme un signe, mais pile poil ce jour là, durant mon trajet en
voiture, j’entends le témoignage d'une EndoGirl sur Fun Radio, et
là je me dis, ce n'est pas possible, c'est sûrement ça. Je rentre
le soir, je commencer à regarder des vidéos sur YouTube dont des
témoignages, et là je fond en larmes car je me reconnais à 100 %
dedans sauf pour le côté grossesse. Le lendemain matin, je prends
RDV chez un nouveau gynécologue soit disant le seul habilité dans
ma ville à me recevoir pour une suspicion d'endo. Car les autres ne
sont pas formés. 3 mois de délais d'attente. J'ai RDV le 17 janvier
2020. En attendant mon médecin traitant accepte gentiment de me
prescrire un IRM Pelvien. 3 semaines après je retourne voir mon
médecin traitant pour qu'il me confirme bien ce que je lis noir sur
blanc. Oui je souffre bien d'une endométriose profonde. ENFIN, je
sais que JE NE SUIS PAS FOLLE. Ceci après avoir passé des nuits à
cogiter dans l'attente des résultats.
- Les Réflexions :
« C'est
bon, moi aussi j'ai mes règles, et pourtant je n'en fais pas tout un
cinéma ! ».
« Tu
ne crois pas que tu en fais un peu trop là, c'est bon on a compris
que tu avais mal »
« Arrête
de t'écouter »
« Prends
un Spasfon et ça ira mieux »
« Tu
es sûre que tu aimes vraiment ton chéri ? Fin... Que tu le
désires vraiment quoi ? Car bon si tu as autant mal, c'est que
tu ne dois pas vraiment avoir envie de faire l'amour »
« Désolée
de vous demander ça mais, est-ce que vous mouillez ? Est-ce que
vous avez vraiment envie ? - Oui - D'accord ». (Instant
gênant)
« Avez-vous
pensé au fait que vous étiez peut-être homosexuelle ?
Peut-être que votre corps n'aime pas les hommes tout simplement,
qu'il est juste fait pour aimer les femmes. Peut-être que vous êtes
juste une lesbienne refoulée ».
« Comme
par hasard elle a mal au moment où il faut aider à débarrasser la
table ».
« Je
ne sais pas comment ton chéri fait pour supporter ça, tu n'as pas
peur qu'il te trompe ou te quitte ? ».
« Dis-le
nous tout de suite si tu ne veux pas venir, ça sera plus simple,
j'ai l'impression que tu ne fais jamais d'efforts »
« On
en a marre de tes annulations – tu sais je préférerais être avec
toi à profiter de la vie, qu'être clouée au lit avec mon
aide-respiratoire sur la tronche ».
« T'en
as pas marre de te plaindre ? »
« De
toute façon vous avez toujours une bonne excuse toi et Fabien ».
A
mon chéri « arrête d'utiliser la maladie de Mimi comme
excuse, ça devient pénible ».
« Vous
prévoyez de faire un enfant quand ? » (Déjà rien
qu'avec la Myopathie ce projet futur s'annonçait être un vrai
parcours du combattant et très difficile à gérer une fois l'enfant
né, alors avec maintenant l'endo, je n'ose même pas imaginer... Ce
n'est pas au programme pour l'instant, nous voulons d'abord profiter
de notre vie de couple et réaliser notre rêve d'aller au Japon, et
puis merde, je ne sais pas pourquoi je me justifie).
« Vous
êtes tellement de nature anxieuse et stressée, en sachant que votre
première fois a été très douloureuse, c'est normal, ça a crée
un blocage. Il faut juste que vous appreniez à vous détendre. » #connasse ! Prends mes douleurs dans ton fichu vagin rien qu'une fois et on verra si tu arrives à te détendre à 100 % ! Oui, oui, à force d'entendre ça partout, on fini par nourrir une certaine haine envers les gens qui essaient juste de nous aider. C'est comme si certains mots éveillaient comme par magie notre rage enfouie. Promis dans le fond je suis toujours restée polie malgré un volcan en irruption en moi :)
Remerciements :
Je
tenais à remercier mon Chéri bien entendu, car c'est lui qui me
supporte tous les jours depuis bientôt 5 ans. Il est mon pilier, mon
épaule sur qui je peux me reposer, mon garde-fou, mon meilleur ami,
mon meilleur coéquipier de lutte contre mes maladies. C'est le
meilleur des amants. Il me comprends aussi bien que ma mère
désormais. Il est toujours là pour me soutenir, me pousser vers le
haut. Il me prouve chaque jour que JE SUIS CAPABLE de travailler ou
de réaliser mes rêves. Que je mérite plus que quiconque d'être
aimée. Il me défend mieux que personne contre les
« mauvaises-langues ». Je n'ai jamais rencontré
quelqu'un d'aussi aimant, généreux, fiable, bienveillant et
patient. Il a la capacité de me dire STOP quand j'en ai besoin. Mes
problèmes nous ont renforcé au lieu de nous briser. Je l'aime de
tout mon être.
Merci
à ma mère qui a été l'oreille la plus attentive du monde dans
tout ce parcours. J'ai toujours pu parler sans tabou avec elle de
tout. Ça m'a aidé à ne pas m'effondrer. Ne culpabilise surtout pas
maman de ne pas avoir pensé que je pouvais souffrir de cette
maladie. Tu n'es pas Médecin. Merci pour ton soutient à toute
épreuve, ton amour, ta compréhension, ta foi en moi et tes
encouragements dans ces moments si délicats à aborder. Merci de
m'avoir cru. Merci de m'avoir toujours comprise et défendue corps et
âme face à des personnes qui ne comprenaient pas ou qui me
croyaient simulatrice (valable pour les 2 maladies).
Merci
à ma tatie et à ma cousine auprès de qui j'ai réussi à me
confier il y a de ça plusieurs années. Merci pour vos mots si
réconfortants, pour votre soutient. Merci d'avoir compris que je ne
simulais pas. Merci pour votre écoute et nos bons moments de
réconforts devant un bon film mielleux, nos parties de UNO et nos
bons petits cappuccino.
Je remercie ma grand-mère maternelle avec qui j'ai eu le courage d'aborder les sujets de la maladie. Elle voulait comprendre mon mal être si intense et mes angoisses qui ressortaient en ce mois de janvier 2020. Je savais que j'allais me faire opérer, alors j'étais dans un état d'angoisse ultime. Et bien entendu, elle voulait mieux comprendre le fonctionnement de cette maladie et ses conséquences sur ma vie. Alors j'ai tout déballé d'une traite. Sachez qu'elle a plus de 80 ans. Elle n'a pas été choquée, elle a été si bienveillante, encourageante et a fait preuve d'une immense empathie. Je la remercie infiniment pour son soutient moral. Je remercie bien évidemment aussi ma grand mère paternelle qui est plus jeune et qui m'a avoué avoir subi une cœlioscopie également étant jeune. Merci pour ces conseils et son soutient. Elle m'a rassuré comme elle a pu.
Je remercie ma grand-mère maternelle avec qui j'ai eu le courage d'aborder les sujets de la maladie. Elle voulait comprendre mon mal être si intense et mes angoisses qui ressortaient en ce mois de janvier 2020. Je savais que j'allais me faire opérer, alors j'étais dans un état d'angoisse ultime. Et bien entendu, elle voulait mieux comprendre le fonctionnement de cette maladie et ses conséquences sur ma vie. Alors j'ai tout déballé d'une traite. Sachez qu'elle a plus de 80 ans. Elle n'a pas été choquée, elle a été si bienveillante, encourageante et a fait preuve d'une immense empathie. Je la remercie infiniment pour son soutient moral. Je remercie bien évidemment aussi ma grand mère paternelle qui est plus jeune et qui m'a avoué avoir subi une cœlioscopie également étant jeune. Merci pour ces conseils et son soutient. Elle m'a rassuré comme elle a pu.
J'ai
annoncé cette pathologie à ma belle-famille le jour du premier de
l'an (je sais, ce n'est pas cool comme annonce pour une nouvelle
année, mais il fallait que ça sorte). Merci pour vos réactions
bienveillantes, votre compréhension et votre écoute. Ça m'a fait
du bien de pouvoir parler de tout ça entre femmes.
Merci
également à mes 2 autres cousines pour nos conversations sur le sujet,
ça m'a mis du baume au cœur. Merci également au reste de ma
famille à mes amis réels et virtuels pour vos encouragements et
votre soutient. Un immense merci aux EndoGirls aussi pour leurs
partages et leurs mots réconfortants et encourageants ! Vous faites vivre une communauté magique :)
Conclusion :
Écrire
ces lignes m'aura pris 3 jours quasi entiers. C'était si difficile et à la fois
libérateur. Je me sens vidée de toute mon énergie, tellement j'y
ai mis toute mon âme et mes tripes. Je suis soulagée de l'avoir
fait. J'ai un sacré poids en moins sur les épaules. Je ne le
répéterais jamais assez mais j'ai des proches en or. C'est grâce à
eux que je tiens le coup. Car je ne vous cache pas que c'est un
combat de plus à mener. Et que tout ça m'effraie. J'ai déjà passé
une bonne partie de ma vie dans les hôpitaux pour ma Myopathie,
niveau acharnement médical, j'ai assez donné. J'ai peur de devoir
repasser sur le billard, je n'en peux absolument plus de passer 20
min avec les infirmières et les biologistes pour qu'on me trouve ces
fichues veines invisibles. J'en ai marre de devoir demander qu'on me
pique au pied. Rien que le fait de devoir imaginer que je vais
devoir ravoir des injections intraveineuses nécessaires aux
potentielles opérations. Ça me flingue le moral. Car il faut être
réaliste, le seul moyen de constater clairement les dégâts c'est
qu'on me fasse passer une caméra par le nombril ! Je sais au
fond de moi que s'il faut le faire, j'en aurais la force. Mais bon,
c'est toujours difficile à concevoir. Rassurez-vous je ne me
laisserai pas abattre et je compte bien garder le moral ! Je
compte m'engager dans des groupes de parole et associativement pour
informer les personnes sur l'Endo et la Myopathie. Car dans ma toute
petite ville de campagne, bien trop de personnes manquent
d'informations. Qui sait, peut-être que ma mission de vie est
d'apporter mon aide et mon soutient aux personnes souffrant des mêmes
maladies ? :)
Tous droits réservés :
©Amélie R.
(Ayane-Passions)
Si vous utilisez ce
texte sans mon accord,
sachez que vous risquez
des
poursuites judiciaires.
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