Bonjour tout le monde, j'espère que vous allez bien ?
Aujourd'hui j'avais envie de changer un peu, de faire un article différent pour vous parler d'un sujet en particulier. Celui de l'hypersensibilité.
Honnêtement je ne savais pas trop comment aborder le sujet car c'est assez compliqué à expliquer je trouve.
J'ai donc décidé de vous faire un article où je réponds/réagis à une vidéo YouTube. Il s'agit de celle-ci :
Je me suis permise de reprendre tous les points de la vidéo et d'y répondre. De vous partager ma propre expérience et ressentis. C'est en quelque sorte mon témoignage sur le sujet que je vous dépose ci-dessous.
Je ne vous cache pas que comme d'habitude quand je témoigne, ça part dans tous les sens et ça se transforme en un article de 3 km de long... On ne se refait pas ! Certains passages m'ont amené à me confier bien plus que prévu... Je vous parle notamment d'amitiés qui se terminent. Ce sont des passages qui ont été très éprouvants à écrire pour moi. J'ai versé de nombreuses larmes. Cependant ça a été thérapeutique. Ça m'a fait beaucoup de bien de déposer ces sentiments qui étaient enfouis et refoulés depuis de nombreuses années. Des sentiments dont j'avais sous-estimés l’ampleur et la douleur. J'ai essayé d'être la plus claire et la plus synthétique possible.
Cet article m'a demandé environ quatre demies journées de réalisation. De ce fait, n'hésitez pas à le lire en plusieurs fois car il est conséquent. Comme d'habitude c'est fait avec le cœur, avec mes tripes, ça risque donc d'être brouillon. Je me suis contentée de suivre le script de la vidéo (en noir le script, en vert mes réponses et précisions).
*-*-*-*-*-*-*-*-*-*
1. Le manque de sommeil te rend dingue :
Quand tu fais une bonne
nuit de sommeil tu es bien, sinon c’est l’horreur ? Totalement,
ça me rend exécrable ! Je lutte vraiment contre moi-même pour
ne pas « pourrir » la journée des personnes qui
m'entourent, ça me demande un réel self contrôle. Je dis
d'ailleurs souvent avec humour que ça me rend « chèvre »
ou carrément « conne » !
Les personnes
hypersensibles sont plus fatiguées par leurs journées :
-
Traitement de nombreuses informations (hyperstimulation : sensibles
aux stimulus extérieurs). Plus il y a de
bruits autour de moi, plus je serais fatiguée à la fin de la
journée. Je l’ai remarqué oui. C’est d’ailleurs pour ça que
les fêtes, les gros repas, beaucoup de passages au travail et de
discussions en arrière plan etc m’épuisent très facilement.
C’est d’ailleurs aussi pour ça que je ne me vois pas vivre en
ville. Et que j’apprécie le calme et la solitude.
-
Variations émotionnelles : l’hyperémotivité. Cette
partie là s'est calmée avec les années personnellement grâce
notamment à mes prises en charge
thérapeutiques.
Je suis plutôt constante. Sauf cas particuliers (stress, événements
heureux/malheureux, personnes en colère ou très triste, confrontation à
l'injustice, aux violences). La plupart du temps j'ai tendance à "masquer" mes ressentis pour ne pas "incommoder", "gêner" les autres. Car je n'ai pas envie qu'on dise de moi que je suis une personne "excessive". Ce qui d'ailleurs n'est pas un bon réflexe. Car on garde tout en nous on cumule et à un moment donné on "explose". Personnellement j'explose en me mettant à pleurer "pour un rien" à la moindre contrariété quelques temps après. Je peux aussi me mettre fortement en colère juste parce-que je ne vais pas arriver à faire quelque chose. Ça fini toujours par sortir quoi qu'il arrive.
- Sentir son énergie être
aspirée par les autres, du fait de l'empathie (écoute active). Oui,
très régulièrement. Même si j'apprends avec les années à
prendre du recul et à m'imaginer être « en retrait ».
Je me répète que ces émotions ne sont pas les miennes. Et
surtout que je n’y suis pour rien. Je ne suis pas responsable de ce
qui arrive aux autres. Je n’ai pas le pouvoir de changer les
événements. Le fait de me répéter ça
dans ma tête m’aide à me calmer. A faire la part des choses. Cependant une chose est sûre, je me sens vidée de toute énergie à la fin de la journée quand les gens se confient à moi. Encore plus quand les sujets me touchent particulièrement. J'ai d'ailleurs récemment été très affectée par un témoignage de tentative de viol vécue par une connaissance où personne ne l'avait soutenue à l'époque.
- Concentration intense (oui ça
nécessite de l’énergie). J'ai en effet
beaucoup de mal à me concentrer dans les lieux bruyants, quand des
personnes parlent à côté. Mon cerveau à ce besoin de toujours
tendre l'oreille. C’est comme si
c’était plus fort que lui. Il en est
de même pour quand je suis seule dans un lieu calme. Mes pensées
ont souvent tendance à me « parasiter », à prendre trop
de place au détriment de mon travail parfois. C'est un exercice
encore très difficile pour moi. Je n'arrive pas à faire deux choses
en même temps. Ça me demande un gros travail de « recentrage ».
Par contre quand je suis concentrée sur ce que je fais, je suis
vraiment à fond dedans et je peux être très productive.
-
Cerveau en état d’hypervigilance (capter toutes les informations,
puis faire le tri, analyser). Tout le temps
oui.
- L’insécurité (l’hyper-activation du système
nerveux). Dès que je sors de chez moi oui. Et
encore, des fois ça m'arrive même à la maison (bruits indéterminés
par exemple). J'admets que je vis souvent dans la peur en extérieur.
Je préfère être accompagnée pour me sentir rassurée. Un
autre exemple, quand je me promène en forêt, je suis toujours en
alerte. Toujours dans la peur de croiser un animal agressif etc. J’ai
toujours peur qu’il arrive quelque chose. Je ne suis jamais
sereine.
- Manquer de moments ressources dans la journée
(fatigue mentale). Il faut que je prenne du
temps pour moi oui tous les jours. C’est
un besoin vital même. Sinon ça ne va pas.
- Une
mauvaise hygiène de vie amplifie ces éléments. Je
le constate oui quand « je me laisse trop aller », je ne
vais pas bien du tout dans les jours suivants. Dans mon cas ça va
être : manque de sommeil, quand je reste trop sédentaire, trop
grande consommation d'écrans. Ça me
fait me sentir très mal après. Pour
info, je supporte assez mal l'alcool et les énergisants.
2. Ne pas se sentir à l’aise dans un lieu où
le son est trop fort ?
(Gare, aéroports,
soirées, concerts, ciné, métro, festivals,
salons...).
Chez moi ça ne va pas me
mettre forcément mal à l'aise, mais ça va me créer une immense
fatigue après coup. Il va me falloir
plusieurs jours pour m’en remettre.
3. Les
interactions sociales te fatiguent :
- Vie intérieure
riche (vous verrez
ce qu'il veut dire par là dans sa vidéo mais oui, je confirme).
-
Se sentir en décalage avec la sensibilité des autres. Ça
dépend de mes interlocuteurs, si je suis avec des hyposensibles
oui).
- Devoir s'adapter pour supporter le bruit (soirée). En vrai ça va je m'adapte bien. C'est plus un contre-coup chez moi. Durant l'événement ça va, ça ne me demande pas un effort énorme. Par contre après la fatigue est violente. Il en est de même pour les gros repas de famille.
- Devoir s'adapter pour ne pas
être affecté par les remarques. Oui, je
prends les choses très à cœur, je suis souvent susceptible, j'ai
du mal à recevoir la critique, ça me blesse souvent profondément.
Même si c'est fait avec humour. Je demande seulement aux gens de
faire preuve de pédagogie. Quand c'est fait de manière
bienveillante et constructive, je le prends bien car je sais que
c'est pour m'aider à avancer, à m'améliorer. Même si sur le coup c'est difficile à encaisser pour moi. Car dans la vie,
personne n'est parfait. Les avis des autres peuvent réellement être
enrichissants et nous aider à évoluer).
- Devoir
s'adapter pour ne pas avoir l’air bizarre et vexer les autres. Oui,
je me « calque » souvent à la personne avec qui
j’interagis. J'ai toujours peur de blesser alors j'y vais avec
« des pincettes », je « marche sur des œufs ».
Je m'aligne au comportement, aux émotions et à l'énergie de
l'autre. Je n'arrive pas à faire autrement. Pour expliquer les
choses, j'ai souvent utilisé la phrase « j'ai l'impression
d'être un miroir », de « ne pas avoir de personnalité ».
Je me sens obligée d'agir ainsi pour le bien-être de l'autre. Je ne
sais pas l'expliquer. Une chose est sûre ça me demande beaucoup
d'énergie. Je me sens souvent épuisée en allant au lit. C'est ma
manière de fonctionner et je ne sais pas comment faire autrement. Je
m'adapte aux autres, toujours. Même si au fond je sais que je reste
moi. C'est juste comme enfiler un masque, mais derrière je reste
moi-même. J’ai aussi ce besoin
viscéral de me faire accepter, approuver et aimer des autres. C’est peut-être aussi
pour cette raison. Alors que dans les faits, humainement parlant, on ne peut pas apprécier tout le monde.
4. Tu réagis mal aux
conflits :
- Ne pas supporter quand des personnes se
disputent. Clairement oui, je fuis. Si je dois
rester, je me sens très mal. Je vais même aller plus loin, je
ne supporte pas les débats à la télé, à la radio ou autre.
Encore plus quand les gens ne se laissent pas la parole, se coupent
et s'énervent. Ça me provoque de la colère, un grand sentiment de
frustration. J'ai envie de leur crier « de fermer leur
gueule ». Même si les sujets sont intéressants, si les
échanges sont constructifs. Je ne supporte juste pas ça. Si je suis
obligée d'y assister, sois je fui, sois je mets mes écouteurs et je
me mets de la musique dans les oreilles. Histoire de moins entendre.
Sinon bah je subis, car je n'ai pas le choix et après ça m'affecte
pour le reste de la journée. État d'énervement qui ne passe pas.
- Tu analyses leurs micros expressions. Je
pense oui, sans le savoir, de façon automatique. J'ai besoin de
« prendre la température ».
- Grosses
répercussions sur ton ressenti. Oui souvent,
je suis une éponge émotionnelle d'après mes thérapeutes. Le
problème c’est que l’émotion va me coller à la peau pour le
reste de la journée. Voir plus si ça me touche particulièrement.
- Trop d’empathie. On me le dit
souvent oui. Parfois on me fait même
remarquer que c’est limite « maladif ». Tellement ça a
de l’impact sur moi après.
- On ressent + que les
autres (plus triste, plus heureux, plus amoureux, plus déçu). Je
pense oui en effet. Quand je compare les réactions des autres face
aux mêmes événements, clairement oui. J'ai d'ailleurs souvent
l'impression que les autres « s'en foutent » et je me
demande comment c'est possible. Je vais d'ailleurs vous raconter une anecdote qui va peut-être vous paraître "folle". Quand j'ai assisté pour la 1ère fois à un enterrement (d'une personne âgée que je connaissais à peine). C'est comme si j'avais ressenti et récupéré toute la tristesse des gens autour de moi. Je me suis mise à hyperventiler et à pleurer de façon incontrôlable. J'étais terrassée par l'émotion et la cérémonie funèbre n'a rien arrangé. Après ça j'étais dans un profond état de mal-être, repliée sur moi-même. Je n'arrivais pas à me sortir de mon état de tristesse. Mes parents étaient très mal pour moi. Ils se sont même excusés de m'avoir fait subir cette épreuve. On a même mangé au restaurant pour me changer les idées. Les deux enterrements suivant que j'ai vécu, j'étais également très touchée. J'ai beaucoup pleuré sans réussir à me retenir. Je précise ça car je suis très mal à l'aise vis-à-vis des gens autour de moi d'être aussi émotive. La tristesse est telle qu'elle m’envahis et est incontrôlable. Il faut que les émotions sortent. Et j'ai envie de dire tant mieux. Pouvoir évacuer cette émotion est le meilleur des cadeaux. J'ai très mal au cœur quand je constate que certains proches n'y arrivent pas et à quel point ça les ronge de l'intérieur.
- Tu sens un énervement
monter quand tu es dans un conflit, alors tu fuis. Ça
confirme ce que je disais plus haut.
- Même si on sait
que c’est faux, dans un film (horreur). Totalement,
mon cerveau a en effet du mal à faire la différence entre ce qui
est réel et non réel. Comme si pour lui ça ne faisait aucune
différence. Les films d'horreur sont pour moi une vraie torture. Ça
me rend extrêmement mal et peut me créer de réels traumatismes (ça
a déjà été le cas à deux reprises dans ma vie). Les films/séries
où il y a des scènes violentes, je suis dans l'obligation de fermer
les yeux. Je vis intensément les choses. Je ne peux pas m'empêcher
de me mettre à la place des personnages. Par exemple, je ne supporte
pas les scènes de viol, de torture. Car j'ai la sensation de les
vivre moi-même par procuration. C'est trop éprouvant pour moi, même
si je suis consciente au fond de moi que c'est « pour de
faux », que c'est de la fiction. Je vais vivre également les
autres émotions de manière intense (joie, amour, tristesse, colère...).
Après un film/une série qui m'aura beaucoup touché, je me retrouve souvent
extrêmement fatiguée, "vidée". Il en est de même pour certaines lectures
bien sûr, car mon cerveau a beaucoup d'imagination, se représente
très bien les scènes. C'est sûrement pour ça que j'adore lire d'ailleurs !
- Une rupture te fera plus
d’effets. En effet, il m'aura fallu plus de 2
ans pour arrêter de culpabiliser d'avoir quitté mon ex (dans
le sens de l’avoir fait souffrir). Je
me suis sentie en paix avec cette ancienne relation uniquement quand
j'ai appris qu'il avait de nouveau quelqu'un dans sa vie. Que je le
savais bien dans cette relation. Je me suis enfin sentie en paix,
libérée. Durant cette période, je m'interdisais d'être pleinement
heureuse dans ma nouvelle relation. Selon moi, je n'avais pas le
droit d'être heureuse car j'avais fait souffrir quelqu'un. J'avais
la sensation d'être un monstre sans cœur d'avoir retrouvé
quelqu'un au bout de 6 mois de célibat. J'avais l'impression de ne
pas mériter cette nouvelle relation. Alors que j'avais juste écouté
mon cœur et mon intuition à la base. Étant quelqu'un de très
loyal, cette expérience a été difficile. Surtout
que je m’entendais extrêmement bien avec sa famille. J’avais le
sentiment d’avoir « trahi » tout le monde en
partant.
Il en est de même pour
les sentiments amoureux non réciproques. A l'adolescence j'étais un
vrai « cœur d'artichaut ». Je tombais facilement
amoureuse et de manière très forte, très intense. J'avais un
énorme besoin d'amour à donner. Mon imagination étant très
développée, je me faisais facilement « des films ». Je
me voyais vivre une histoire d'amour splendide avec telle ou telle
personne. Quand j'apprenais que finalement non, ce n'était pas
réciproque, je le vivais comme un véritable drame. Le monde
s'effondrait autour de moi. Je rentrais dans un état de mal-être
extrême. Tellement, que j'avais l'impression que je n'arriverai pas
à « survivre ». Cette dernière sensation je l'ai vécu
4 fois dans ma vie. L'impression que je ne pourrais pas me relever.
Je suis consciente du côté très extrême de la chose, mais c'est
réellement comme ça que je le ressentais. Je mettais souvent une à
plusieurs années pour « m'en remettre ». La plus dure a d'ailleurs laissé des traces. J'avais dû changer d'établissement scolaire pour m'en sortir (un jeune homme qui en ne voulant pas me faire du mal m'a laissé sous entendre des possibilités pendant des années, car il n'avait pas su se montrer clair et honnête avec moi sur ses sentiments. J'avais eu un vrai coup de foudre pour ce jeune homme. Vous savez l'impression que le temps s'arrête autour de vous, que tout est au ralentit, que votre cœur bondit de votre poitrine, que quelque chose vous transperce littéralement. Puis ce 1er regard échangé qui restera gravé à jamais). Oui je l'ai vécu. Non je n'ai pas l'impression de m'en être tout à fait remise aujourd'hui. Car je n'ai jamais autant souffert de toute ma vie. Des "oui mais ... Non... Mais je ne sais pas...". Pour être honnête avec vous si je le recroise un jour, je ne sais pas comment je réagirais. Je pense que je me mettrai à pleurer, que je me sentirais très mal et que je fuirais le plus vite et le plus loin possible. Car c'est une blessure qui n'a jamais totalement cicatrisé puisque je n'ai jamais vraiment sû. C'est à la fois le plus beau sentiment du monde et à la fois le plus déchirant. Un sentiment qui vous détruit de l'intérieur. De mon point de vue de ma courte vie bien sûr. Heureusement tout est bien enterré bien profondément en moi maintenant. Une chose est sûre je ne souhaite à personne de vivre ça avec une telle intensité un jour.
Après il y a eu des non dits, un acte manqué une fois. Des sentiments naissants non révélés. J'en ai d'ailleurs parlé lors d'un groupe de parole cette année de ce fameux acte manqué. Et ça m'a fait beaucoup de bien de me confier là dessus. Car ça m'a rongé pendant de longues années. Comme on dit avec des SI on pourrait refaire le monde ! Je remercie encore ces personnes qui m'ont écouté sans jugement. Je me suis sentie comprise et entendue. Et ça, ça vaut tout l'or du monde. Beaucoup d'émotions sont sorties ce jour là. C'était tellement libérateur !
J'ai
d'ailleurs perdu l'amitié de mon meilleur ami à cause de mon cœur d'artichaut. J'ai
très longtemps regretté d'avoir partagé mes sentiments. D'autant
plus qu'avec du recul, je m'étais rendue compte que ce n'était pas
de l'amour que j'avais ressenti pour lui, seulement une très
profonde affection. Une amitié si forte et fusionnelle qu'on en
rencontre qu'une fois dans sa vie. Au final notre relation me
suffisait, mais il était trop tard, j'avais tout gâché. Lui, ne
pouvait plus nous voir de la même manière. Lui, me considérait
comme sa petite sœur. Moi j'avais débordé. Mon amitié pour lui
était si grande et puissante que j'avais confondu mes sentiments. Et
le plus triste dans l'histoire c'est que ce sont les réflexions des
autres qui m'avaient amené à croire que oui, tout compte fait,
j'étais peut-être amoureuse. C'est à force d'entendre tout le
monde nous dire « vous feriez un si beau couple », « vous
êtes trop mignons tous les deux », « votre relation est
incroyable », « vous êtes si proches et complices on
dirait un vrai couple », « genre vous ne sortez pas
ensemble, arrête de mentir ça se voit comme le nez au milieu de la
figure », « à tous les coups il t'aime et n'ose pas te
le dire », « pourquoi vous ne sortez pas ensemble ? »,
« ça va comment les amoureux? ». Au début ça nous
paraissait tellement invraisemblable qu'on en riait, on démentait et
puis c'est tout. Mais à force de nous l'entendre dire, lui ça
commençait à le gonfler donc il envoyait balader les gens. Pour ma
part petit à petit, ça faisait son bout de chemin dans mon esprit.
J'ai fini par me poser des questions et à m'imaginer des choses.
C'est comme ça que j'ai fini par tout mélanger et tout confondre.
Dans le fond c'est bien dommage. Si personne n'avait insisté autant
on serait peut-être encore amis. Mais c'est la vie, c'est comme ça.
Je garde en mémoire les précieux moments passés à ses côtés.
Son amitié m'a aidé à sortir de mon début de dépression de
l'époque. Il m'a ré insufflé la vie. Je lui en suis éternellement
reconnaissante. J'ai vécu une année très riche en émotions grâce
à lui. Je n'étais plus « anesthésiée ». Il m'a montré
qu'on pouvait faire sortir nos démons, ne pas les laisser nous
ronger de l'intérieur. Grâce à lui, je ne me suis plus jamais
scarifiée. Il m'a fait découvrir la puissance de la musique (notamment le métal), qu'elle pouvait nous aider à libérer notre tristesse et notre
colère. Que j'avais le droit de pleurer à chaudes larmes, que
j'avais le droit de crier, de m'exprimer. Qu'on pouvait se réfugier
dans l'art (moi l'écriture, lui le dessin). Je n'oublierai jamais
cette année d'internat à ses côtés. Il était en quelque sorte
mon jumeau. On était pareils. On se comprenait sans se parler, on
avait notre langage silencieux. On ressentait les émotions de
l'autre, on ne pouvait jamais se mentir, se cacher quoi que ce soit.
On parlait pendant des heures de tout et de rien. On ne se quittait
jamais en semaine. On mangeait ensemble, déjeunait ensemble, faisait
nos devoirs ensemble, on s'isolait tous les soirs rien que nous deux.
Dans notre salle de cours ou dehors et ceci jusqu'à rejoindre nos
chambres. A l'internat, nous n'avions pas d'amis, aucune affinité
avec les personnes de nos chambres. C'était juste nous. Je ne compte
plus nos discussions sur des questions existentielles de la vie,
ensemble on rêvait d'un monde meilleur sans injustices. Nos concours
de rots à n'en plus finir, j'ai d'ailleurs gardé cette mauvaise
habitude de roter à cause de lui ha ha !! Nos crises de fous
rires pour nos conneries. Ce mec était dingue, avait une connerie
débordante, je n'ai jamais autant ri de toute ma vie je crois !
(Surtout quand un ami de classe se joignait à lui. 2 couillons
ensemble ça envoyait du lourd !). Nos heures d'étude
obligatoire du soir où on avait du mal à rester calme, toujours la
connerie aux fesses. Au final on avait trouvé la parade, collés à
faire des mots mêlés ensemble. Nos séances d'écoute de musique
collés serrés parfois ma tête sur son épaule un écouteur chacun,
à juste profiter de l'instant en suspension. Je n'oublierai jamais
ces instants qui m'ont fait me sentir vivante tout simplement.
J'étais apaisée et avait un sentiment de plénitude. Je me sentais
à ma place à ses côtés. Une amitié précieuse qui s'en est
allée, mais qui restera à jamais
gravée dans mon cœur comme de doux souvenirs. Notre amitié s'est
arrêtée brutalement et à la fois en douceur. Il n'y a jamais eu de
colère. Juste de la tristesse et de la culpabilité. Des larmes pour
une histoire qui se termine. Mes 18 ans avaient annoncé la fin de
notre amitié en douceur. C'est à mon anniversaire que j'ai pu
constater que même des années après, rien ne serait plus jamais
comme avant. Le malaise ne partait pas. Je vais désormais parler ainsi :
Car oui, on
s'est tout dit à travers notre regard, notre discours silencieux.
J'ai lu en toi, j'ai compris et toi aussi. Car nous c'était ça. Des
paroles nous auraient brisé le cœur, nous aurait peut-être arraché la gorge.
Alors nous avons choisi d'utiliser notre meilleure capacité. Notre
silence, notre capacité à communiquer sans avoir à parler. Tu
étais mon double. Je te respecte alors je respecte ton choix. Car
oui tu es une personne entière. Je suis en paix avec notre histoire
car nous avons vécu ce que nous avions à vire. Il était
temps qu'on prenne notre envol, chacun de notre côté. Je t’ai
alors laisser partir, voler de tes
propres ailes. Je n'oublierai jamais cette chance de t'avoir eu dans
ma vie.
Il y a d’autres
amitiés qui se sont terminées sans explications. Dans lesquelles
j’étais très investie. Est-ce que les gens décident comme ça
que finalement nous ne sommes plus assez intéressants ou assez bien
pour eux ? Je ne sais pas. C’est le grand mystère. Il y a des
relations pour lesquelles je sais être en
partie fautive. Où je n’ai pas
supporté être « laissée de côté » , où j’ai
pu me montrer jalouse ou virulente. C’est le cas de mes grandes
amitiés de collège. J’ai très mal vécu ce sentiment d’abandon
« loin des yeux, loin du cœur ». Même si je m’étais
faite d’autres amis merveilleux qui sont toujours là aujourd’hui,
j’ai toujours en travers de la gorge d’avoir été mise de côté.
Ceci sous prétexte que chacun suit son chemin et fait sa vie, qu’on
change. Si je donne mon cœur en amitié c’est en quelque sorte
pour la vie. Alors j’ai très mal vécu
d’être abandonnée alors qu’on était toutes si proches. J’aurai
aimé une bonne engueulade où on s’explique plutôt qu’être
« ghostée ». Des fois je me dis que j’ai un grave
soucis, de me montrer aussi nostalgique d’amitiés qui datent d'aussi loin. Mais c’est ainsi, je suis entière. Et
puis il y a des amitiés qui restent. Des personnes que tu vois
qu’une fois tous les 5 ou 8 ans mais avec qui tu communiques de
temps en temps et que quand tu les retrouves, c’est comme si rien
n’avait changé. Il y en a d'autres avec qui je communique que par écrit mais pour qui je serais toujours là et vice versa. Chez moi loin des yeux, loin du cœur, ça n'existe pas. Tant que je garde le contact, c'est que vous avez tout mon amour.
Ces amitiés si rares et précieuses pour
lesquelles j’ai beaucoup de gratitude.
Je me suis faite
une promesse l’année dernière : ne plus courir après les
gens. Ne plus se donner corps et âme pour entretenir des amitiés
dont les gens ne veulent plus. Si les personnes veulent rester elles
restent. Sinon elles n’ont qu’à partir. J’en ai marre de me
battre pour les retenir. C’est moralement épuisant. Je
pense désormais que les choses se font naturellement. Je n’ai pas
envie de me forcer, d’être quelqu’un que je ne suis pas juste
pour leur plaire. Si mon évolution ne
plaît pas qu’ils partent. C’est tout simplement que nous n’avons
plus les mêmes valeurs. Ou tout simplement plus la même vision des
choses. Si les choses sont comme ça,
c’est que ça devait se faire ainsi. Certaines personnes sont juste
de passage dans notre vie et il faut l’accepter. Même si c’est
difficile quand l’attachement est fort. Plus
facile à dire qu’à faire, j’en suis la première à en faire
les frais mais c’est comme ça. J’ai désormais tendance à dire
qu’on attire à nous ce
que l’on est. Donc c’est normal que des personnes s’en aillent.
Car on avance, on change, on évolue, on grandit. Si
les personnes partent c’est qu’elles ne se reconnaissent plus en
nous. Nous n’avons plus forcément la même vision de la vie. Des
fois nos choix dérangent aussi. L’effet miroir tout ça. Je
pense donc qu’il faut qu’on arrête de se culpabiliser. Nous
avons chacun notre responsabilité mais nous ne sommes pas forcément
responsable des choix des autres.
- La pression te
rend dingue. J'ai très mal vécu mes examens
d'étude, ça me rendait malade littéralement. Il en est de même
pour mes expériences professionnelles. J'ai eu des expériences
difficiles où j'ai perdu énormément confiance en moi. Je vivais
dans le stress et dans la peur. Je vivais ça comme une réelle
bataille de tous les jours. Je me mettais en mode « combattante »
et ça me faisait énormément souffrir. D'autant plus qu'on m'en
demandait toujours plus. Performance, performance, performance. Je
n'en pouvais plus. Jusqu'à ce que je fasse une
sorte de « burn-out » à
force d'avoir poussé mon corps et mon esprit à bout. Étant
perfectionniste dans mon travail, voulant tellement bien faire. La
notion de faire des « erreurs » me terrorise. J'ai besoin
qu'on soit « fier de moi ». De plus, plus on me met la
pression, plus je panique et plus « je fais de la merde ».
Plus on m'encourage et me motive et plus je suis efficace. En gros,
il faut me prendre dans le bon sens du poil pour
que ça marche ! C'est comme si ça me
donnait du carburant et je suis capable de « déplacer des
montagnes » pour satisfaire les autres. J'ai envie de faire
plaisir et d'aider. J'ai tendance à faire mon maximum. Si jamais on
me donne plein de trucs à faire en même temps en urgence, là c'est
pareil, je panique et me sens submergée. Je n'arrive à rien. Quand
c'est comme ça, je fais en sorte de faire des exercices de
respiration. Je fais en sorte de ne pas me laisser envahir par la
panique. Je demande concrètement quelle est la tâche prioritaire,
je me concentre dessus et prends les choses une par une. Je me
focalise sur une chose à la fois. Sinon c'est le drame.
-
On sur-analyse la situation. Un peu trop oui...
Des fois je m'en rends compte et j'essaie de prendre du recul.
-
On supporte mal les cris. Totalement.
-
Tes limites sont vites atteintes. Oui et c'est
souvent handicapant dans notre société actuelle où
la productivité et les résultats priment sur tout le reste.
Je dois vivre avec une fatigue chronique depuis quelques
années et ce n'est pas évident.
J’essaie d’être au maximum
bienveillante envers moi-même. Mais j’avoue
mal accepter mes limites. Je me frustre très rapidement et
la colère me gagne. J’ai encore un
long chemin à faire à ce niveau là. Juste accepter de ne pas avoir
la même énergie que la moyenne et la même façon de fonctionner.
Accepter que la « slow life »
est ce qui convient le
mieux à mon équilibre personnel.
5. L’amour peut
faire peur Attention, cœurs fragiles :
- La peur de ne pas
être pris au sérieux
- Faire souffrir l’autre
- Être
incompris
- Faire l’objet de moqueries
- Le manque de
tendresse
- Le manque d’authenticité
- Être considéré
comme faible
Voici quelques
conseils :
- S’entourer des bonnes personnes (couple, amis)
- Apprendre à se détacher du mental, se reconnecter au corps
- Prendre du temps seul
- Prendre de la hauteur sur des
situations
- Pratiquer une activité physique et artistique
-
Apprendre à mieux se connaître, se comprendre, à accueillir ses
émotions, à écouter et exprimer ses besoins et ses ressentis
-
Retrouver confiance en listant toutes ses qualités
- Savoir se
mettre à la place des autres (dans le
sens où les gens ne fonctionnent pas comme nous),
- Devenir bienveillant et
indulgent envers soi-même, moins exigeant et perfectionniste
Je
trouve que ce sont de bons conseils en effet.
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Par curiosité, et parce-que j'avoue, j'adore les tests, j'ai répondu à son fameux questionnaire en ligne ! Je vous le donne dans le mille, j'ai répondu à oui partout, sauf à deux questions ! Soit disant, il n'y a pas de doute possible en ce qui concerne la réponse à la fameuse question "Suis-je une personne hypersensible ?". Voilà, vous savez tout !
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Je vous partage également son autre vidéo sur le sujet que j'ai trouvé plutôt complémentaire à la 1ère.
Je me suis également amusée à voir à travers quelle(s) catégories je me retrouvais. Le résultat est... Dans toutes ! A des niveaux d'intensité plus ou moins variables suivant les différents points abordés bien entendu.
Et vous alors ?
Est-ce-que vous vous considérez aussi comme une personne Hypersensible ?
N'hésitez pas à me répondre en commentaires ou en message privé sur Instagram.
C'est toujours un plaisir d'échanger avec vous !